Questions et réponses sur la campagne du gouvernement pour l’abrogation de l’article 16 de la Constitution
Contre la propagande acharnée du gouvernement, de l’élite, des médias, des « gens du marché », des libéraux, qui s’efforcent d’en finir avec l’éducation gratuite et publique, les jeunes et les travailleurs donnent les réponses qu’il faut !
« Les universités privées sont meilleures que les universités publiques »
Au contraire. Quelles que soient les promesses du gouvernement comme quoi les universités privées ne seront pas à « but lucratif », quels que soient les « critères rigoureux» et les « prérequis », que le gouvernement promet d’établir, les universités privées fonctionneront comme toute autre entreprise : il s’agira des Universités-Sociétés Anonymes. Sans cesse, elles vont piétiner tout « critère » et « terme » de bon fonctionnement. Elles vont faire la chasse aux étudiants-clients. Elles vont diminuer toutes les dépenses pour gagner davantage. La qualité de la formation chutera. L’absence de toute intervention par l’État va conduire à un niveau de formation et technique très bas, à des cursus dégradés. Tout leur fonctionnement sera soumis aux fameumes « nécessités et exigences du marché ». Cela ne se traduire pas à « de nombreux et bons postes de travail », comme prétendent le premier ministre Kyriakos Mitsotakis et le ex-ministre de travail et actuel ministre de santé Adonis Georgiades. Cela veut dire une formation superficielle, une obtention des « compétences », qui correspondra au marché de travail actuel (chômage, boulots précaires, mal payés, à temps partiel, sans horaires).
Les diplômes, les licences, les masters vont perdre toute leur cohérence, vont se désagréger et vont se transformer en une « soupe ». Les connaissances et les droits professionnels ne dépendront pas du discipline scientifique mais de nos capacités économiques. Très vite, on verra apparaître des cursus de 2 ou 3 ans, à la place des cursus actuels standard de 4 ans pour la licence et de 5 ans pour les écoles polytechniques. Ceux nouveaux cursus seront conçus du jour au lendemain, très inférieurs à ceux d’aujourd’hui.
Tels sont les résultats de la déification de « l’initiative privée » et des privatisations. Celles-ci ont déjà engendré des catastrophes et des crimes, en nous laissant compter à chaque fois les victimes et les morts (inondations géantes à Thessalie, crime ferroviaire à Tempi, incendies en boucle etc).
« L’article 16 est obsolète, il n’existe même pas dans la Corée du Nord »
C’est qui est obsolète c’est la fameuse « excellence » et la marchandisation de l’éducation universitaire. Car, cela nous ramène à des périodes précédentes, quand l’éducation était un privilège des riches et des aristocrates.
Car, c’est justement à travers les universités publiques, que le développement de la science, de la recherche, les avancées technologiques, le progrès du niveau de vie et en général de la société ont été favorisés. Il s’agit des conquêtes des luttes ouvrières et de la jeunesse, durant tout un siècle. Dans notre pays, c’était le résultat de la massification de l’éducation, qui a été gagnée après le soulèvement de Polytechnique et suite à des luttes dures pendant toute la période de « Metapolitefsi », c’est-à-dire après la chute de la dictature en 1973-4 : c’est ainsi que les enfants des travailleurs et des couches populaires pauvres ont commencé à intégrer les universités. La révision ou l’abrogation de l’article 16 de la Constitution va nous ramener aux années 50 et 60, quand l’accès aux universités, pour lequel il fallait payer des frais d’inscription, était très sélectif, presque impossible pour les enfants des familles populaires. Cette démarche du gouvernement signifie un retour en arrière pour toute la société. C’est qui est obsolète est leur « vision » d’une université destinée à une minorité « qui excelle».
« Le projet de loi concernant « l’Université Libre » n’est pas anti-constitutionnel. Les voix qui s’y opposent relèvent du populisme et d’exagérations »
La création d’universités non-étatiques/privées est une violation flagrante de la Constitution. Malgré la cohorte de juristes, qui paradent dans les médias au service du gouvernement, en débitant des « interprétations juridiques », la vérité ne peut être cachée. L’article 16 de la Constitution stipule clairement : « L’éducation supérieure est dispensée exclusivement par les entités juridiques de droit publique avec une pleine auto-administration. … La création d’écoles supérieures par des individus et personnes privées est interdite »
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement de Mitsotakis tente des démarches pareilles. Il s’agit d’un gouvernement qui piétine la légalité (écoutes téléphoniques, assignations des travaux publiques sans concours publiques), les droit humains (naufrage à Pilos, camps de concentration de migrants), la Constitution elle-même (réductions budgétaires vis-à-vis les retraités, application de mémorandums). Pendant toute la durée de son existence, ce gouvernement opère un interminable coup d’état politique, qui se manifeste au fonctionnement du Parlement, où des lois sont votées sans discussion, de manière expéditive et à la commande de leurs amis entrepreneurs. Ainsi, il protège ce régime de vol continu au dépends des travailleurs, afin qu’une élite gagne sur notre dos. Les cadres du gouvernement, leurs potes, tous ceux qui n’ont jamais travaillé et tous ces gens incompétents se trouvent au cœur de toute sorte de scandale, activités illégales, bassesses et ignominies. Évidement, ils ne sont jamais condamnés par leur « justice » de classe. Le seul moyen de les arrêter est par nos luttes, en fixant l’objectif de renverser ce gouvernement dangereux et criminel de Nouvelle Démocratie.
“Avec les universités privées les jeunes expatriés vont retourner. Pourquoi dépenser de l’argent à l’étranger?”
Si le gouvernement voulait rapatrier les jeunes, qui d’ailleurs sont partis à cause de leurs Memorandums, il pouvait renforcer les universités publiques: augmenter le nombre d’étudiants, de facultés, de professeurs, évidement le financement. Le seul but de la révision-abrogation de l’article 16 de la constitution est de permettre encore plus de réductions de financement. C’est de verser ce même financement aux entrepreneurs-commercants locaux et étrangers d’éducation. Tous ceux qui parlent de “l’initiative privée”, ils convoîte une clientèe toute prête et aussi l’argent publique, l’argent de l’Union Européenne etc. Il s’agit d’argent qui provient de la taxation des travailleurs, de leur exploitation féroce. Voici la “enteprenariat”, c’est cela que font de nos jours tous les capitalistes “réussis”!
“Il faut suivre l’exemple réussi des Etats-Unis et de l’Union Européenne”
En Grèce, à peu près 70 pour cent des jeunes de 18 à 24 ans étudie une université. Aux Etats-Unis, seulement 38 pour cent et en Europe 41 pour cent. Notamment aux Etats-Unis, les jeunes sont obligés d’emprunter des “prêts étudiants” de l’ordre de 80 mille euros, qu’ils remboursent pendant toute leur vie. “Modèle réussi” veut dire que la moitié des étudiants vont être jêtés hors éducation, tandis que les autres seront noyés dans la dette.
“Pourquoi ca vous dérange qu’il y ait des universités privées parallèlement avec les universités publiques”
Les universités privés vont implanter une concurrence déloyale, inégale et sauvage au depens des universités publiques, qui seront dégradées brusquement et drastiquement.
- Généralisation de la marchandisation de l’éducation et de toute sorte de frais d’inscription, transformation de l’éducation en marchandise chère. On nous prépare un marché avec des frais d’inscription aux licences, aux masters, avec des formations courtes, des accréditations, des foyers et des restaurants étudiants gerés par le privé, des manuels payants.
- Nous irons vers une dégradation dans les faits du financement déjà bas et insuffisant, de l’énorme manque d’effectif, du délabrement des infrastructures des universités publiques. En outre, la fameuse “évaluation” va fermer des facultés ou à les fusionner.
- Les droits professionnels qui sont assurés par les diplômes des universités publiques vont être dégradés encore plus. Le diplôme va devenir une mouchoir, les universités privées vont avoir le monopole en diplômes avec des droits professionnels complets.
- L’exclusion de classe et le éjection des plus pauvres de l’éducation vont s’intensifier (avec la mention minimale d’entrée à l’université, la banque commune de sujets pour les examens, les exclusions après avoir fait 2 ans de plus que prévu à la faculté etc)
Leur but 1) c’est de créer une clientèle pour “le marché d’éducation”, en présentant des diplômes-marchandises “attirants” et “compétitifs”, 2) détruire tous nos droits professionnels et de travail 3) faire de la spéculation sur les universités publiques, en utilisant leurs infrastuctures, etc. Seulement, la défence de l’article 16, de l’éducation gratuite et publique, en affrontant directement le gouvernement et le régime libéral de mémorandums pourrait nous garantir des études, une vie et du travail avec dignité.
“Je fins bientôt, j’obtiens mon diplôme, je pars de l’universtié. Pourquoi l’article 16 m’intéresserait?”
Avec la dégradation sans cesse de l’éducation publique et l’assimilation des diplômes des universités publiques avec ceux des collèges, nos diplômes vont devenir des mouchoirs. Tous les jeunes, que nous soyions à la première année, à la dernière ou toujours des élèves au lycée, nous sommes condamnés à une chasse continue aux compétences, aux accréditations, aux seminaires, aux éxamens (comme les sont déjà contraints à faire les salariés au privé ou les enseignants etc). Toutes ces formations sont payantes. Des cursus et des séminaires pareils vont pululler tout d’abord dans les universités privées et bientôt les universités publiques vont suivre. C’est dans nôtre intêrét de stopper cette évolution, pas seulement en qualité des étudiants, en qualité de futurs salariés.
Nous répondons aux mensonges, à la propagande, l’illégalité continue du gouvernement!
Nous défendons l’éducation publique gratuite, une grande conquête des jeunes et des travailleurs!
Nous organisons notre résistance, avec une lutte désicive, massive, longue!
Nous pouvons les vaincre!
Lutte Socialiste Etudiante